L'interview de Lionel Losada : "C'était mon rêve de faire les trois disciplines".

Lionel Losada : C’est Cabaret parce que j’ai été engagé sur la production de cabaret Stage Entertainment de 2010 à 2012. C’est très drôle parce que les premiers mots que l’assistant du metteur en scène Sam Mendes (qui a fait les James Bonds, etc...) nous a dit étaient « Vous savez, ce show va changer votre vie ». Moi, j’en avais déjà fait des spectacles, il y avait des artistes comme Catherine Arditi, des gens avec des carrières de 40 ans, nous on se disait « Oui oui bien sûr » … mais finalement, le show a carrément changé notre vie à tous parce qu’il est génial, la musique est sublime. Il y a du sexy parce que ça se passe dans un cabaret, mais ça parle aussi du nazisme et de plein de choses. Le show est extraordinaire !

En plus, dedans j’étais swing. Swing ça veut dire que je joue un rôle mais que je peux remplacer tous les rôles des hommes.

On a joué au Mogador, à Marigny et dans tous les Zéniths de France ! Alors je dirais que c’est Cabaret ma comédie musicale préférée.

Lionel Losada : Terrible de n’en dire qu’une ! Over The Rainbow, c’est la plus belle ! D’ailleurs, j’enregistre un album avec la Compagnie de Chant et j’ai fait un arrangement à 18 voix sur Over The Rainbow.

Je vois plein de sens cachés dans ce texte. Il peut être très enfantin en pensant juste à ce qu’il y a au-dessus de l’arc-en-ciel, mais moi j’y vois la mort, la réincarnation, j’y vois aussi que cet arc-en-ciel lie les humains entre eux.

​Lionel Losada : Il y en a deux. Je viens du classique donc Pavarotti ! C’est un artiste avec une générosité extraordinaire. Et l’autre, c’est mon côté Jazzman, c’est Keith Jarrett qui pour moi est le meilleur pianiste et improvisateur du monde. C’est un Jazzman qui a fait énormément de choses et qui a fait des albums solos dans lesquels il improvise pendant 1h30. Il fait ça depuis très longtemps, maintenant plein d’artistes ont pris cette voie. Je trouve que ses improvisations sont un condensé de toutes les émotions et de toute la musique des Etats-Unis. Je m’inspire beaucoup de lui pour mes propres compositions.​

​Lionel Losada : Je dirais Miles Davis, c’est un trompettiste extraordinaire qui est aussi Jazzman et qui a révolutionné la musique. C’est un peu, à une échelle bien supérieure notre Gainsbourg. C’est le premier à avoir fait du Jazz Fusion, des choses comme ça et quand j’étais gamin dans les années 80 c’était extraordinaire Miles Davis. Il faut écouter Kind Of Blue, c’est l’album référence de Jazz. Miles Davis fait partie des immenses figures de l’humanité du siècle dernier. Il a été décoré par la Légion d’honneur, c’est hyper rare pour un étranger et un musicien.​

Lionel Losada : Je dirais Riccardo Muti ! C’était mon chef préféré. C’est le chef de la Scala de Milan, italien et il me faisait rêver parce que c’est en l’écoutant que j’ai compris le sens de la musique.

​Lionel Losada : Toutes les chansons des Misérables ! Je les connais par cœur. Particulièrement « Bring him home », je la chante tout le temps !

​Lionel Losada : Keith Jarrett mais il ne joue plus maintenant car il a une tendinite. Mais il y a un jeune artiste qui a gagné plein de Grammy Awards, qui s’appelle Jacob Collier. Pour moi c’est l’un des musiciens montants qui va exploser l’histoire de la musique, il est extraordinaire.​

​Lionel Losada : Quand on est artiste on est joueur. J’attends qu’on me propose des défis. Ce serait de monter une prod comme The Book Of Mormon ou Les Misérables. Mais l’une de mes aspirations serait aussi de parvenir à créer une vraie pédagogie à l’échelle internationale pour que les chanteurs chantent sainement sans se fatiguer. C’est le travail qu’on fait au quotidien à l’école mais c’est un rêve que j’aimerais exporter et créer cette chose-là partout.

​Lionel Losada : Il y a toujours des regrets quand on est artiste comme moi. En fait, comme je suis à la fois artiste et directeur j’ai l’impression parfois de ne pas m’être investi à fond dans l’une des deux. J’aurais pu être chef d’orchestre à l’Opéra de Paris ou chanteur lyrique international si j’avais fait vraiment ça, mais en même temps j’ai fait de la comédie musicale parce que j’avais envie, c’était mon rêve de faire les trois disciplines. Si c’était à refaire, je pense que j’aurais appris le piano plus tôt. Le piano j’ai commencé quand je suis devenu coach vocal et chef d’orchestre à 18 ans, je n’en faisais pas avant donc je suis moins bon qu’un pianiste concertiste qui a commencé à 4 ans.​

​Lionel Losada : Les musiques des Parapluies de Cherbourg. La musique me provoque les larmes alors qu’ils disent bonjour. Je ne peux pas expliquer, il y a des musiques comme ça parfois qui nous touchent… Dans les Parapluies de Cherbourg parfois c’est mal écrit, et pourtant tout me touche.​

Un instrument : Saxo

Une note de musique : La plus triste

Une comédie musicale française : L’amour masqué

Une comédie musicale mondiale / internationale : Company

Une chanson de comédie musicale : Being Alive de Company

Chanson : E lucevan le ctelle Pavarotti

Un artiste International : Mario Lanza l’après Caruso

Un personnage de film : Cyrano

Un film : Pierrot le fou

Une pièce de théâtre : Shakespeare Othello

Une danse : Le paso doble